Avec les amis, nous avons récemment fait une virée en moto du côté Die. La montagne, les rivières, les routes escarpées, la transhumance et la librairie Mosaïque. J'ai découvert les dessins de presse de Mana Neyestani à travers son ouvrage "Tout va bien !". Mana a le coup de crayon de Serre et le ton grave que l'on peut retrouver dans les BD de Marjanne Satrapi car la vie en Iran n'a manifestement rien à voir avec notre vie douillette des pays riches. Mana Neyestani est réfugié politique, ses dessins dérangent et lui ont valu un passage dans les geôles iraniennes en 2006.
J'ai retrouvé un de ses témoignages « En cellule, j'étais complètement perdu, je ne savais pas où j'étais, je n'arrivais pas à analyser l'espace. Je suis tombé de fatigue, ai dormi vingt-quatre heures. Le matin, j'ai vu ces murs couverts de noms d'anciens détenus. On y retrouvait toutes les catégories sociales, des minorités religieuses comme les derviches, des chauffeurs de bus qui avaient fait grève, des poètes, des journalistes... J'ai eu l'impression de les côtoyer, de les voir se matérialiser devant moi. Ce même matin, on m'a emmené en salle d'interrogatoire, avec un bandeau sur les yeux. Je me sentais dans le brouillard, j'étais terrifié à l'idée d'être torturé. A chaque instant, je m'attendais à ce qu'on me frappe – ce qui n'est pas arrivé. ». Son crime : avoir mis un mot d'origine azérie dans la bouche d'un cafard dans un journal pour enfant…
Ses dessins sont d'une force incroyable, même le chat ne reste pas insensible... enfin... je crois.
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