dimanche 16 juin 2013

Délit de sale van


Hier je pars grimper avec Mik@. Le temps est maussade, on se tâte… St Férréol, Pont de Barret ? On prend la route sans trop savoir. Arrivés à l'intersection où l'on doit faire notre choix, je me mets sur le bas côté et je dis à Mik@ : "vas-y, choisis…". A peine ai-je dis ces mots que je vois les gendarmes débarquer, gyrophares allumés. Et m… on n'a plus le droit de s'arrêter tranquillement dans ce pays ? Mais en quelques secondes tout s'accélère : le gendarme sort de sa voiture et pointe son arme sur nous, une autre voiture arrive, sommations, on nous hurle de mettre les mains sur la tête et de tenir la tête en avant. Les secondes s'égrainent très lentement. C'est la première fois que l'on braque une arme sur moi et le gaillard a l'air plutôt excité. Une seule chose me vient à l'esprit : "pourvu qu'il ne pète pas un plomb et qu'il n'appuie pas sur la détente…".

Sur le moment on est choqués, secoués. Je lance rapidement un regard à Mik@ voir si la situation est bien réelle, lui aussi a les mains sur la tête, tête baissée et le regard hagard. Les secondent sont longues.

"Ils ne correspondent pas au signalement" le jeune qui nous tient en joue finit par baisser son arme, il calme le jeu, nous explique qu'ils sont à la recherche d'un van avec deux individus. Ceux aux flingues et aux gilets par balles nous font un signe d'excuse. Les types partent aussi rapidement qu'ils sont arrivés. Seul le haut gradé reste nerveux, il prend nos pièces d'identité, fouille rapidement le van, nous prend en photo devant le véhicule avant de partir sans le moindre mot d'excuse.

Il nous faut bien 2h de grimpe avant de faire retomber la pression, au fur à mesure les questions arrivent : "et si l'un de nous deux avait mal réagi ?", "et si on avait été des jeunes en scooter et qu'en prenant peur on avait fuit ?", "et si nos têtes de grimpeurs chevelus correspondaient à leur fichu signalement…", "et si…", "et si…". La bavure n'était pas loin, le fait divers qui fait 3 lignes dans un canard et qui bouleverse des vies. On garde un sacré goût d'amertume, d'autant plus fort que l'attitude du haut gradé a été violente jusqu'à la fin. On a senti qu'il ne maitrisait pas la situation. Mais rassurons nous, sur le site gendarmerie.interieur.gouv.fr il est clairement stipulé que "c'est (...) dans la "fonction protection" que le rôle de la gendarmerie apparaît le plus naturellement", il faut juste savoir que c'est ironique...

Pour illustrer ce post, je pense qu'il est important de montrer ce qui peut être clairement considéré comme un délit de sale van (attention, cette photo peut choquer les plus jeunes).


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